• 3 janvier 1913

    Nous connaissons l'historique de l'école grâce aux écrits du curé de l'époque qui en a relaté les faits  dans le registre paroissial, et aux documents que nous avons consultés aux archives de Kermaria. A ces écrits s'ajoutent les notes personnelles signées de religieuses.

    Toute histoire s'inscrit dans l'Histoire .    

    Voici ce que nous pouvons en dire aujourd'hui.

    "Carhaix possédait autrefois deux écoles congréganistes pour les filles: l'école Notre Dame de Grâce tenue par les Filles du St Esprit et l'école St Joseph dirigée par les religieuses Ursulines.

    ""A Carhaix, Finistère, les Ursulines possèdaient un monastère aussi vaste que prospère et fervent.Des centaines de pensionnaires s'y comptaient par année, et des succès brillants couronnaient les études.C'était le seul grand établissement de la région.   3 janvier 1913

    La persécution religieuse le frappa commeles autres et les religieuses se dispersèrent,la pluspart en Angleterre."     

    Le couvent des Ursulines revint à la commune de Carhaix en 1908.

    Après l'expulsion des Ursulines condamnées à fermer leurs classes le13 juillet 1906, Carhaix se trouvait sans établissement pour filles.

    "L'idée de construire une nouvelle école de filles naquit de la volonté de quelques parents et du curé de  la paroisse. Un terrain tout près de l'église, exposé au midi et comprenant la maison du notaire, de vieux bâtiments et un jardin assez vaste, fut acheté en 1911. Mr Querné se chargea de dresser les plans et Mr Le Curé  Berthou alla tendre la main et recueillit 16 000F (de 0.10cts à 2000f).

    Les travaux allèrent bon train et les derniers ouvriers quittèrent le chantier à 10h le 11 octobre 1912. La vieille maison du notaire fut aménagée en logement provisoire et en cuisine. Une des classes servit initialement de réfectoire.

    Simultanément, des démarches étaient entreprises afin de nommer une directrice et des adjointes.

    L'établissement fut proposé aux Ursulines, mais obligées de se séculariser, elles refusèrent.Monsieur le curé fit alors appel à des laïques et  Melle Quentel qui enseignait à Lesneven accepta de venir à Carhaix et fit sa déclaration d'ouverture le 4 octobre 1912.

    Mais l'inspecteur départemental refuse le 5 novembre 1912 l'ouverture de l'école en raison, entre autres, d'un chemin qui bordait l'établissement. Ce chemin de moins de 4 mètres de large était bordé par un mur "trop haut ce qui nuisait au bon éclairage des classes mais cependant trop bas pour empêcher de voir et d'entendre  du dortoir,  les ouvriers et les paysans qui y passaient dès les premières heures du jour transportant fumier, du froment, du cidre...." 

    Un nouveau dossier fut déposé auprès de l'inspecteur et le 24 décembre passa sans qu'il y eut d'opposion. Certains y virent le signe d'étrennes et la bienveillance de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus. L'école aurait dû porter son nom mais, à cette date-là, Soeur Thérèse n'avait pas encore été béatifiée.

    L'école fut ainsi appelée l'école de l'Enfant-Jésus.

    Les classes ouvrirent le 3 janvier 1913. Le premier jour on comptait 25 élèves dont 6 pensionnaires et avant Pâques l'école accueillait  60 petites filles.

    La garderie

    "L'établissement n'était pas assez vaste pour extraire une classe en faveur des enfants de 4 ans à 6 ans. Afin de remédier à cette cure, on pria les Ursulines de tenir une garderie comme complément de l'école. Elles acceptèrent et la garderie s'ouvrit au patronage au mois d'octobre 1912.

    Mais les religieuses Ursulines furent accusées d'accueillir des enfants de plus de 6 ans. Outre le fait de la garderie, il y avait le délit de congrégation. Les religieuses sont cernées à nouveau par la gendarmerie et convoquées au tribunal à Châteaulin.

    Toutefois la garderie fonctionna jusqu'en juin 1913 et à peine les élèves partis en vacances, qu'on se mit en devoir de bâtir une salle attenante au pignon ouest de l'école primaire. Il fut encore nécessaire de tendre la main aux bonnes âmes. Melle Ursule Stéphant désignée comme directrice fit sa déclaration en vue de l'ouverture d'une école maternelle.

    Mais les difficultés pour obtenir l'autorisation se multipliaient. Les responsables  prirent leur parti : pour ouvrir une école enfantine annexée à une école primaire, il n'y a pas d'autorisation à obtenir. Il suffit de prévenir l'inspecteur d'académie et de lui présenter la classe et les enfants. Aussitôt pensé, aussitôt exécuté! Pendant que les lettres s'acheminent vers Quimper, les petits de 4 ans arrivent à l'école le 1er décembre. Au bout de 3 mois on compte 40 garçonnets et fillettes.

    Durant cette année 1913, en octobre, un cours supérieur a été créé pour les filles et confié à Melle Stéphanie Queinnec."

    Monsieur le curé rajoute:

    ""Enfin pour couronner l'oeuvre et attirer sur elle les faveurs célestes,nous avons eu la bénédiction solennelle de l'école  le dimanche 9 novembre, fête patronale de  la paroisse.

    A la grand messe, Mr Lemoine, enfant de Carhaix et vicaire de Rostrenen en rappelant la cruauté du père de St Trémeur, la douceur et la piété de Ste Triphine sa mère, a donné à chacun d'utiliser sa salutaire leçon.

    Puis le soir, avant la procession, Mr Berthou curé de Landivisiau a béni solennellement les crucifix destinés à chaque classe et autres salles. Les enfants les ont portés en procession à travers la ville.

    Puis avant de rentrer dansl'église, la population a fait une station àl'école pour assister à la bvénédiction extérieure et intérieure du bâtiment."

    1917 Arrivée des religieuses de Kermaria                             

    "Malgré la bonne volonté et le dévouement de ces demoiselles, l'école libre  allait déclinant chaque  année, tandis que l'école communale des filles, établie dans le monastère des Ursulines regorgeait d'élèves, tant internes qu'externes. L'école prit bientôt le nom "d'école supérieure" ce qui augmenta encore son renom et son prestige.Cela ne faisait point l'affaire de Monsieur le curé qui avait de grandes dettes sur son école, et la charge,en outre d'entretenir  ces demoiselles institutrices. Monsieur le curé, sur les entrefaites reçut son changement pour X et fut remplacé par Mr Le Pape qui dût endosser le lourd héritage de son prédécesseur. Homme énergique et industrieux, ce dernier essaya de relever l'école, mais la lutte devenant plus pénible avec les adversaires,il résolut de tenter une autre solution.

     Encouragé par Mgr Duparc, évêque de Quimper, le nouveau curé demanda des soeurs à Kermaria pour remplacer ces demoiselles laïques. Le Conseil étudia la demande et décida de l'accepter.

    Notre chère Soeur Marie St Hypolite supérieure, Marie Symphorose (Melle Picarda) pour le travail et la surveillance des pensionnaires, Marie Ursule, Marie Ascéline, Marie St Pierre Célestin (Melle Lebeau), Marie Emméline et Marie Pierre Gonzalez furent désignées pour cette nouvelle fondation.

    Elles allèrent en prendre possession le 25 août, en la fête de St Louis, roi de France."

    Seuls existaient alors la petite maison, au 31 de la rue Brizeux, qui servait de résidences aux 7 Soeurs, et le long bâtiment qui fermait la cour"du nord" et qui abritait les classes, les dortoirs et le réfectoire des pensionnaires.Tel quel il avait coûté bien des travaux et des sacrifices à l'Abbé Berthou, le curé bâtisseur.

    L'installation rue Brizeux était bien modeste: 4 pièces au rez-de-chaussée et 4 à l'étage, celles-ci servant de chambres.En bas, donnant sur la rue, il y avait à gauche le parloir qui servait en même temps de salle de musique, à droite une dépense; en arrière, donnant sur la cour de récréation, il y avait la cuisine et le réfectoire.Les pièces étaient basses de plafond et sombres. Pour éviter les visistes trop fréquentes des gamins qui jouaient sur la rue Brizeux, les fenêtres étaient garnies jusqu'à mi-hauteur d'une persienne fine.

    Cette pauvreté était acceptée généreusement et même gaiement."

    Le 16 septembre 1917, 180 externes et 80 internes fréquentaient l'école .

    En 1922, l'établissement assurait une formation technique et commerciale. Ces 2 sections étaient anexées au cours complémentaire.

    En 1946, un cours technique était créé.

    En 1956 ouverture d'un établissement de Formation Ménagère et familiale sous ladirection de Mademoiselle Marie-Marguerite Kerloc'h.

    Le 15 septembre 1969  :   réunion des écoles primaires privées "Enfant - Jésus" et "St Trémeur" en une école maternelle et primaire privée mixte "Enfant-Jésus"  

                                           :   réunion des cours complémentaires privées "Enfant - Jésus" et "St Trémeur" en un C E G  mixte "St Trémeur"

     

     

     


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